Nucléaire: pas de solutions "miracles"

Alors que le Japon s'apprête à lancer des "tests de résistance" sur ses centrales nucléaires, il est bon de revenir sur la polémique qui a été relancé depuis la catastrophe de Fukushima. Loin d'être un simple affrontement entre pros et antis nucléaires, comme beaucoup aiment à le croire, les Jeunes Communistes veulent faire entendre une voix différente dans le débat.

La sûreté passe par le service public

L'accident de Fukushima a une fois de plus révélé à quel point il est nécessaire d'avoir une gestion publique de l'énergie, et en particulier de l'énergie nucléaire. La sécurité des installations ne peut être sacrifiée sur l'autel des profits, comme l'a fait la société TEPCO au Japon, les États doivent assumer leurs responsabilités. À ce titre, les Jeunes Communistes revendiquent une maîtrise publique de l'énergie et la création d'un pôle public de l'énergie, seul à même d'assurer la sécurité des installations sous contrôle démocratique et non pas économique. D'autre part, c'est aux citoyens de pouvoir au final décider des choix énergétiques quand on en connaît les impacts économiques, écologiques et sociaux. D'ailleurs, l'accès à l'énergie est un droit bafoué par la mise en conccurence et l'ouverture au privé d'EDF par l'augmentation des prix. Là encore, seul un service public, ayant le monopole et sans exigence de rentabilité peut permettre des tarifs répondant à la satisfactions des besoins de chacuns, sans pénaliser les populations en difficulté.

Investir dans la recherche, inventer les énergies de demain

Un service public de l'énergie, c'est aussi une recherche publique qui a les moyens de ses ambitions pour apporter des réponses aux enjeux de la société et des besoins sociaux. Par exemple, tant qu'il existera des risques liés à l'énergie nucléaire, il est impératif de poursuivre la recherche afin de réduire toujours plus les risques, que ce soit en améliorant ce qui existe, ou en créant de nouveaux modèles de réacteurs plus sûr et produisant moins de déchets. La recherche scientifique ne peut être pleinement efficace que si elle est libérée du carcan de la rentabilité et des objectifs à courts termes qui en découlent. Si l'on veut développer des énergies nouvelles, moins polluantes et qui ne nécessitent pas d'avoir recours à des énergies fossiles, nous devons investir massivement dans la recherche et la mettre au service de l'intérêt général et du progrès social, au lieu de la jetter à la concurence. Les Jeunes Communistes proposent la création d'un pôle de recherche public élargi en lien avec une université publique, financé en partie par une taxation des grandes entreprises et des échanges financiers.

Dépasser le nucléaire, sortir de la démagogie

Les risques liés à l'énergie nucléaire ne doivent pas être la fin de l'Histoire. Si nous devons tout faire pour les minimaliser, par l'évolution constante des installations en terme de sécurité et en terme de déchets, il est évident que le nucléaire ne sera pas l'énergie de l'humanité jusqu'à la fin de ses jours. Cependant, il faut en finir aussi avec la démagogie permanente de certains qui consiste à faire croire que l'on peut éteindre toutes les centrales françaises en quelques temps, exemples à l'appui... Regardons l'un de ces exemples d'ailleurs ! L'Allemagne, qui il y a peu annonçait à qui voulait l'entendre sa volonté de sortir du nucléaire. Mais a-t-on dit aussi que ce pays, si fier de sa politique en matière de nucléaire, achetait une partie de son énergie à la France ? Énergie produite par des centrales nucléaires... Le dépassement du nucléaire ne doit pas nous conduire à acheter de l'énergie à ceux qui l'utilisent encore, comme le fait si hypocritement l'Allemagne; cela ne doit pas conduire non plus à faire de l'énergie une denrée de luxe, dont les pauvres sont exclus et encore moins être une cause de régression sociale et sociétale. Ce n'est pas par des grands discours et des effets d'annonce que l'on fera avancer la question, c'est en favorisant les services publics et la recherche.